Jusqu’au lancement de mon livre Ô, AVENTURE MARITIME, le 22 avril prochain, je publierai à chaque 3 jours un texte, un poème, un pamphlet, écris depuis les 25 dernières années. Je vous invite à les commenter et à les partager. Bonne lecture!
Un oiseau est passé entre moi et la mer S’est-il envolé vers d’autres horizons ? Mon esprit est parti, mon corps en prière ! Vont-ils se rejoindre avant la fin des temps ?
Paspébiac, Août 1996
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Amitié
Saveur de chocolat fruité Soleil sur nos visages souriants Fous rire sur le sable Caressé par les vagues blanches Rocher transporté d’histoires Nourriture céleste et doux hydromel La lune est conviée au rendez-vous. Doux souvenirs de ma mémoire!
Percé, Juin 1996
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Histoire sans sens
Oh! Comme je voudrais m’envoler Laisse-moi me déployer Mes ailes sont de plomb Je ne suis que poussière Et toi goutte Pourquoi ne te déverses-tu pas ? Océan d’innocence lumineuse Centre serpentant tes sens Salutaire renouveau de l’espace Virage Silhouette sans ombre Sacrifice sondé dans les cieux Force offensée Corridor cadenancé Son, sinon, passons Papillon, pupille de tes pairs Trou aspiré par le vent Sirupeux Sartre Tu voyais le soleil Jeunesse à jeûn Transpercé, transporté Torse taillé L’air m’appelle Je plane J’accoure sans marcher sans cadence Âme vidée, vidé d’avidité Naissance adulte Espoir spirituel sage Porte du pont Goutte sans O Vent sans R sans cesse Oiseau sans L Mais auréolé d’un nuage ailé Le grand café, Montréal, 15 Septembre 1989 ______________________________________________ Suspendu au fil du temps, La mélodie immortalise l’émotion. Voix céleste descendue des cieux, Don divin d’une déesse désincarnée. Voici la charmeuse de serpent Qui ce soir séduira vos sens ! Paspébiac, Août 1996
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Vieillir à jeun
Comme un coquillage érodé par la mer Je m’amenuise à pas de tortue Ma beauté quelque peu éphémère Enfin mise à nue Qu’arrive-t-il après, Quand vient la fin des magiques potions ? Subsiste-t-il quelques secrets Subtilisés à mon corps la trahison. La route vivante de périls effacés, Sentier sinueux mais sécuritaire, Petits chemin de traverse (presque) oublié, Aller sans retour légendaire. Tentation d’une fourche fourchue Titillée par l’inconnu, Le doute s’insinue…pantelant. L’âge atteint ma raison Renaissance invitante ou deuil décadent Sale liberté ou juste pendaison ! 24 septembre 2002
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Mon vieux chum
Quand j’l’ai laissé au bout du quai Pour m’en aller dans la grande ville J’ai craint su’l’coup d’avoir cassé Notre amitié, pour une belle fille Y’avais des vagues au bord des yeux Les mains d’in poches, la face au vent Ce vent à décorner les bœufs Qui chatouillait notre cœur, enfant Refrain : Mon chum François, c’t’un ben bon gars Il n’quittera jamais la région Pour rattraper ses rêves au bout du cerf-volant Mon chum François a l’cœur géant Il prendra soin d’ses vieux parents Quitte à abandonner ses espoirs insensés J’étais le dernier de ses chums À dire au revoir à la Baie Jeune endetté et le cœur lourd Pour enfin vivre de mon métier Faut parfois quitter sa patrie Et enfin devenir adulte Pour revenir y faire son nid Avant que la vie culbute Refrain : Mon chum François, c’t’un ben bon gars Il rêvait quitter la région Pour vivre quelques chimères d’enfant Mon chum François a l’cœur géant Il vit pour faire vivre sa famille Et meurt face à ce terrible choix Mon pote François, un mélomane Sortait jamais sans sa guitare Qui pincée de ses doigts magiques Traçait des tableaux de Cézanne Il voulait dev’nir un Beatles Tout comme Rivard, le grand Michel Tant de talent et plein de charme Mais peu d’estime au fond de l’âme Refrain : Mon chum François, c’t’un ben bon gars Par bonheur il a sa guitare Pour composer ses hymnes d’espoirs perdus Mon chum François a l’cœur trop grand La musique a besoin d’espace Et l’amour en voudrait tout autant Je suis rev’nu pour les vacances Deux semaines de fou au paradis Entre la famille et les partys J’ai oublié mon allégeance J’ai retrouvé François su’l’quai Accoté sur son vieux pick-up Les ch’veux au vent, la bière à’main Et les souvenirs comme des refrains Et dans ses yeux, la flamme s’éteint Et dans ses yeux, la flamme s’éteint Refrain : Mon chum François, c’t’un ben bon gars Par bonheur il a sa guitare Pour composer ses hymnes d’espoirs perdus Mon chum François a l’cœur trop grand La musique a besoin d’espace Et l’amour en voudrait tout autant Et l’amour en voudrait tout autant
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Au large des grands bâtiments
Au large des grands bâtiments Batifolant de berges en dunes Le Suroît en pleine lune Va et vient, soulevant Coiffes démodées, foulard chatoyant Rebelles chevelure, agrafes en pâture Le vilain s’époumone, d’un geste capture Les jupons empesés, sous la jupe, dansant La mer ondulant, sensuelle et câline, Sous la caresse des vagues généreuses Qui recouvrent de trésors la berge rocheuse Et repartent tête basse sous la brise marine Au temps où la mer offrait à tous vents Les êtres sous-marins nourris en son sein D’une île nommée Jersey, un homme vint Et changea le destin d’une terre d’accents. 2 mai 2004
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Fin d’une épopée
Le sourire fendu L’aïeul s’avoue vaincu Le front moins fier Mais l’attitude altière Le guerrier va se reposer Sans les armes baissées Le peuple l’a ainsi décidé Les calmes périodes sont terminées On appelle les vents guérisseurs… Le chaman sera-t-il imposteur ? La pupille impénétrable Le chevalier des landes rit Les épaules alourdies Mais la verve imperturbable Il aspire à une pause Sur sa portée… il propose Du manant aux seigneurs Nul ne connût la frayeur Puissiez-vous balayer les regrets Facile est le choix du progrès Malgré le cheveu rare Le perdant n’est pas avare De mots… qui cajolent De prouesses qui consolent Début de temps immodérés Finalité d’une épopée ! Défaite de Bernard Landry 15/04/2003
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Mer de culture
Ô mer, suis-je ton enfant ? Tes gênes sont-ils ancrés dans mon sang ? Conserves-tu de vagues souvenirs de ma naissance ? Reconnais-tu mon appartenance ? Je sens que je n’suis qu’un grain de sable dans ta mémoire J’entends, comme un ressac, ton appel intérieur Je vois les stigmates de ton âge incompris J’effleure à deux doigts le centre du nombril Je goûte l’amertume de l’insécurité Et j’accouche d’enfants déformés : Déformés par les guerres De langue et de sexe Réformés par nos mers Aimantes mais traîtresses (maîtresses) Suis-je cultivée, ô mer !? Puis-je t’embrasser ? Paspébiac, 1994
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Nostalgie
Où es-tu mon bel amour ? Mon cœur est vide Et mon âme s’éteint. J’ai besoin de ta lumière Viens, que tes bras m’étreignent Je renais enfin. Construit notre chaumière Plante les graines dans la terre Je te montrerai le chemin Amie, amante et mère À toi pour toujours !
Paspébiac, Février 1997
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La dame blanche
Son histoire m’a été racontée (ou contée)
Par le célèbre Abel Maldemay
Y’a du vrai, y’a du faux mais quand même
C’t’en plein l’genre de vieux récit qu’on aime
Au bout d’la Pointe, les soirs de pleine lune
À la lumière miroitante des roches polies
Une ombre se balance au bruit des vagues
Lisant la grève comme un champ de runes
Refrain : La mer nourricière donne et reprend
Les fragiles serments des doux amants
La dame blanche hante la baie
D’où son pêcheur lui dit adieu
Reviens vers moi mon bel amour
Que je retrouve la paix des cieux
Cette vision blanche à glacer le sang
Est porteuse pour certains de messages
Pêche miraculeuse, famine annoncée
Alliance heureuse ou perte d’un enfant
La vraie histoire de cette pauvre femme
Se passât du temps de Charles Robin.
Un pêcheur jersiais dev’nu marin
Aimât Rosette fille d’Épiphane
Refrain : La mer nourricière donne et reprend
Les fragiles serments des doux amants
La dame blanche hante la baie
D’où son pêcheur lui dit adieu
Reviens vers moi mon bel amour
Que je retrouve la paix des cieux
Mais lorsque sonnât l’heure du départ
Les jeunes amants se dirent adieu
Accoudé à la poupe du navire
Le jersiais chante les larmes aux yeux
La belle Rosette ivre de peine
Revint chaque soir au pied du phare
Sa beauté s’y rouilla et son âme
Erra jusqu’à mourir de chagrin
Refrain : La mer nourricière donne et reprend
Les fragiles serments des doux amants
La dame blanche hante la baie
D’où son pêcheur lui dit adieu
Reviens vers moi mon bel amour
Que je retrouve la paix des cieux
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Peur
J’ai peur.
Le ciel est sombre d’oiseaux de mauvais augure. Vont-ils lâcher leur colère et leur ignorance sur nous ? …
J’ai froid. Malgré la chaleur. J’ai froid parce que mon corps devient un robot. Je suis programmée par des demis-fous.
Je meurs. Je suis comme une passoire; Mon essence vitale s’écoule goutte à goutte. Et sans le savoir, j’ai cultivé le champignon. Maintenant, je m’apprête à le manger.
Anick!
Encore une merveilleuse idée!
Quand cesseras-tu de m’épater?
Ce sera mon petit moment à moi de te lire aux trois jours.
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Merci Mado, t’es gentille… tu pourras lire mon 2e texte 😉
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